lundi 16 février 2015

Le transpondage de poussins empereurs



Après un samedi comme on les aime! Le repos du dimanche matin n’est qu’éphémère puisque même le dimanche, nous devons nous lever pour faire certaines routines. C’est à dire changer les filtres aérosols, remplir des canisters d’air pour l’analyse du DMS et allumer le feu si c’est un jour où l’on brule les déchets « papiers » de la base. Ensuite, le dimanche après-midi, c’est transpondage de poussins Empereurs. 

De vrai peluche!
Cette manip consiste dans un premier temps a capturé les poussins en groupe à l’aide de 4 planches, qui forment les murs d’une maison sans toit afin de les séparer des adultes tout en gardant les poussins en groupe pour diminuer le stress que pourrait provoquer la manip. 

Enclos à poussins
Ensuite, il faut les attraper un par un puis les immobiliser pour pas qu’ils se fassent mal ou qu’ils nous fassent mal, parce qu’un coup d’aileron ou de bec sur les doigts, ça fait quand même un peu mal, surtout avec le froid. Il s’agit alors de mesurer les ailerons, le bec, de les transponder (c’est-à-dire de placer entre la peau et le gras une petite puce qui permettra de l’identifier durant tout sa vie),de leur faire une prise de sang, de les peser et enfin de les marquer à la peinture pour pouvoir les reconnaitre de loin et ainsi éviter de les recapturer.

Allez on donne son aileron pour la mesure!
Alors combien y pèse?!
C’était vraiment top de pouvoir participer à cette manip, d’être aussi prêt et de pouvoir les toucher, car sinon c’est 20m pour un groupe ou individu isolé et 40m pour la manchotiére… C’est fou ce que c’est doux, de vrai peluche. 

A qui le tour??

Et on comprend pourquoi ils n’ont pas froid l’hiver. Un plumage dense et épais plus une bonne couche de gras leurs permet de pouvoir vivre et se reproduire ici, à des températures atteignant fréquemment les -30°C en hiver! 
L'équipe au grand complet
Par contre, ça fait bizarre, après une journée de dur labeur de trouver le bar vide… Apparemment, suite à des débordements du samedi soir, que je n’ai apparemment pas vu, fait que jusqu’à l’arrivée du bateau, c’est base sèche, c’est-à-dire plus d’alcool. Enfin comme dit le chef, «nous sommes des gaulois», donc le vin rouge reste autorisé au repas!

Du coup, avec l’arrivée du bateau, certains préparent leurs malles. Par contre, les nôtres n’arriveront pas lors de cette rotation. Ici, c’est l’antarctique, faut pas être pressé! Elles sont quand même parties depuis septembre. Déjà 4 mois qu’elles vagabondent à travers le monde. Et je dois bien l’avouer, je sais plus très bien ce que j’ai mis dedans.

Le mardi, deuxième manip sur les poussins Empereurs, comme celle du dimanche. C’est aussi un des avantages d’être glacio. Notre boulot est adaptable et donc on peut globalement le faire quand on veut, ce qui est bien quand il y a des manips autres en semaine, car on peut se rendre dispo.

Y sont pas mignons!
Poussins gardés par un adulte devant le danger (un pétrel géant)
Et le mercredi, petite sortie avec Benjamine pour contrôler les skuas et vérifier les nouveaux nids et ponte.
Le bateau est arrivé jeudi soir mais trop tard pour que les personnes à bord soient débarquées. Du coup, je ne sais pas s’il y a un lien de cause à effet mais une soirée improvisée s’est lancée. Et donc le lendemain matin, c’est nettement plus dur d’accueillir tous les nouveaux arrivants, surtout qu’il y a la majorité des personnes qui vont hiverner avec moi… Depuis leurs débarquements, c’est le bazar, des gens partout, du bruit mais aussi de nouvelles têtes avec qui discuter.


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jeudi 5 février 2015

La Cabane


Pour commencer ce nouvel article, un plan qui vous permettra par la suite de repérer où son les bâtiment sur l'île des Pétrels.
Plan de la base

Pour la première fois depuis que je suis arrivé, je ne dormirais pas dans la chambre n°16 du « 42 », petit nom du dortoir hiver. En effet, ce soir, on va dormir à Marret. 

Marret vu de l'extérieur
C’est la première cabane construite sur l’île en 1952. Elle devait servir pour l’hivernage de 3 personnes étudiant les manchots Empereur, mais suite à la destruction par le feu de la base de Port-Martin, ce sont 7 personnes qui vivront ici durant une année. Cette cabane, construite avec des matériaux hétéroclites sur l’île des Pétrels, c’est-à-dire là où nous dormons et travaillons, est maintenant classé monument historique. Elle a donc été maintes fois rafistolée pour cause de fuites et de vieillissement et il n’y a donc plus l’eau et l’électricité. L’extérieur a quelque peu changé lors des différents chantiers de rénovation mais l’intérieur reste fidèle à l’époque avec évidemment beaucoup de bois. Du coup, comme il n’y a pas de chauffage, il y fait assez froid et humide. On reste chaudement habillé pour l’intérieur et même pour dormir dans les super sacs de couchages prévus pour du -20°C. On a pas mal discuté et joué à des jeux, même que Tim a réussi à blesser Fab, le pilote d’hélico, au pouce en jouant au jungle speed…

Marret mais de l'intérieur
 Le lendemain, séance loup garou, un jeu de rôle (avec des cartes pour les différents rôles) qui consiste à, si l’on est loup-garou, dévorer les villageois et si l’on est villageois, tuer les loups garous.  Comme d’habitude, je suis trop bavard et je finis donc par me faire éliminer…
Alban, l’autre glacio, est parti sur le mini-raid scientifique « Samba ». Un raid qui parcoure environ 200km à l’intérieur des terres et qui a pour but de mesurer la dynamique du glacier par la mesure de la densité de la glace et le relevé des balises. A savoir qu’un glacier, peut se déplacer de quelques mètres par an à plusieurs centaines de mètres suivant son emplacement. 

Et comme pendant l’hiver, on va être un petit peu isolé… on doit assister à une formation 1er secours. Dans cette formation que l’on fait avec le médecin de la TA64 et donc pas le nôtre, ce qui veut dire qu’on devra la refaire, on voit ou revoit la PLS (Position Latérale de Sécurité), la RCP (Réanimation Cardiopulmonaire), l’utilisation du défibrillateur, le brancardage... C’est assez complet et comprendra en plus de la partie théorique, une partie pratique. Et suite à cela, on reçoit un petit diplôme, qui malheureusement n’est valable que dans les TAAF. Donc faudra le repasser en France si nécessaire…


Le super diplôme
Le bateau semble avoir un peu de retard à l’allumage suite à quelques problèmes techniques qu’il a fallu résoudre à Hobart (un problème de génératrice il me semble). Du coup, ça donne un peu de répit aux hivernants sortant qui n’ont pas très envie de voir débarquer une trentaine de nouvelles personnes qui vont bousculer leurs habitudes. Les hivernants de ma mission arrivent quasiment tous sur R1. On était 3 à arriver avant et il y en aura 4 qui arriveront à R2. Et comme à chaque fois, lors d’un départ ou d’une arrivée, un sentiment étrange nous prend car des gens avec qui on a créé des liens vont partir alors que des inconnus vont les remplacer… Et à part ça, faudrait quand même que je commence à faire mes cadeaux de Noël!

Les copains!
Petite partie de Molki...
Et pour changer, après le samedi soir au dortoir été, cette fois, c’est barbeuk sur la DZ! La DZ est l’endroit où se pose l’hélico et elle se situe juste à côté du séjour (au moins la piste de danse n’est pas loin!).

Le barbeuk sur la DZ!!