mardi 31 mars 2015

La capture de phoque



Vous avez su attendre avec patience la sortie de ce nouvel opus, il ne vous décevra pas! Yves, promis, je vais essayer d’être plus régulier dans les temps à venir pour que tu ne sois pas obligé de relire 6 fois le même article! Et aussi car j’accumule pas mal de retard dans tout ce que j’ai à vous raconter…

En cette fin de semaine et par des conditions idéales, rien de mieux que de partir à la chasse aux phoques!
 
Un phoque réveillé...
En effet, les ornithos, que j’accompagne encore et toujours, ont prévu une manip transpondage de phoques, ce qui permet de suivre la population sur le long terme. C’est un peu le même principe que la puce de vos chats et chiens!

Dans un premier temps, il faut déjà les trouver. Bon, ce point-là n’est pas le plus difficile étant donné qu’un phoque pèse environ 400kg et qu’ils adorent se prélasser sur la banquise au soleil, à proximité de leur trou d’eau. Donc, difficile de ne pas les voir! 

Trouvé!!
A cette période de l’année, la banquise est encore assez épaisse pour qu’on puisse circuler à pied sans problème, mais aussi assez étendu pour devoir aller assez loin de la base pour trouver des phoques. On ne voit toujours pas la mer et on attend la débâcle avec impatience! Lors de leurs vols pour le déchargement bateau, les pilotes d’hélicos en ont repéré autour d’une île. On se dirige donc vers le « Rocher du Débarquement » qui est l’îlot où Jules Dumont d'Urville débarqua le 22 janvier 1840, devenant ainsi le premier homme à mettre pied à terre en Antarctique. Ce qui par la suite nous a permis, nous autre français de revendiquer cette partie du continent… 

Dans un second temps, après les avoir trouvés, il faut les capturer! Mais avant tout,un manipeur doit se placer entre le trou d’eau et le phoque pour l’empêcher de s’échapper. Il faut ensuite le capturer à l’aide d’une capuche, conçu de sorte qu’il ne puisse ni ouvrir la bouche, ni se tortiller dans tous les sens. 

Allez hop rentre là-dedans!
Une fois la capuche enfilée, 2 à 3 manipeurs (en fonction du poids de la bête!) se couchent sur lui afin de l’immobiliser et de permettre à l’ornitho de le transponder dans de bonnes conditions, juste au-dessus de la queue sur le côté gauche du dos (plus facile à contrôler à l’aide d’un lecteur de puce). 

Celui-là était gros!
Lecteur de transpondeur ou sabre-laser
Au départ, j’ai juste aidé pour immobiliser le phoque mais le but était aussi de former une autre personne pour la capture. J’ai donc pu capturer mon 1er phoque!

Maintenu comme il se doit.
On ne croirait pas comme ça mais c’est assez physique car évidemment ils ne se laissent pas faire. On lui tourne donc autour afin de trouver le bon angle d’attaque tout en faisant attention de ne jamais être trop prêt de sa bouche, pour des raisons évidentes… et tout ça dans la neige! Au final un dizaine de phoques ont été équipés, donc tout le monde était content! Une sacré journée au final car mine de rien, on a dû se farcir 25km en gros car en plus de passer par Débarquement qui est à 8km de la base, on est passé par Pasteur au retour, plus la difficulté de marcher dans de la neige molle et le fait qu’on ne marche jamais en ligne droite…

Repas de phoque...
Enchaîné avec une bonne soirée derrière, le dimanche était plutôt calme. On se contente des routines et on va aider en cuisine pour préparer les repas gargantuesques, car la base compte maintenant plus de 80 personnes avec seulement 1 cuisinier, 1 pâtissier-boulanger et 3 personnes en plus qui assurent le service.

            Le temps commence à se gâter et du coup le bateau resterait jusqu’à Noël, ce qui fait déjà au moins 1 semaine de retard dans son planning. Certains sont déçus car des gens les attendent en France ou en Australie pour voyager et d’autres sont heureux car ça leurs donnent un peu de temps supplémentaire pour profiter de ce si beau continent.

Un phénomène étrange: un water sky...