dimanche 25 octobre 2015

La balade des caps


Même après un an d’hivernage, on arrive encore à trouver de nouvelles balades! Sur les dires d’un ancien hivernant qui m’avait parlé d’une zone de chaos, qui de son point de vue était la plus belle qu’il ait vu dans le coin, nous partîmes à l’aventure dans cette direction, c’est-à-dire au nord de cap Géodésie, un cap bien connu à environ 8km à l’ouest de la base.

La fine équipe à cap Odile
Après être passé par Gouverneur, une île assez vaste à 3km de DDU, petit crochet par cap Odile où l’on peut observer une magnifique falaise de glace. On remarque ici aussi des strates marrons qui nous montrent que l’Antarctique, à contrario de l’Arctique, est bien un continent,même si son socle rocheux est à 98% recouvert de glace. En effet, en s’écoulant vers la mer, les glaciers charrient de la roche arrachée au continent donnant ainsi cette couleur caractéristique observable sur certaine falaise ou iceberg.

Phoque de Weddell se prélassant sur la banquise
Après cette petite pause et à quelques encablures de là, cap Géodésie. Une fois arrivés, on tombe nez à nez sur une vingtaine de phoques de Weddell qui en profitent pour se prélasser sur la banquise par une journée agréable et ensoleillée mais aussi pour se reposer en vue d’un futur accouchement. Et oui, nous sommes dans la période de reproduction de cette espèce et on attend donc avec impatience l’arrivée du 1er veau. On en profite pour faire une halte pour un petit casse-croûte, le premier de la saison d’ailleurs, mais pas trop longtemps non plus car même si les journées sont maintenant belles et longues, les températures sont encore un peu fraîches pour trop s’attarder! Mais on voit bien que l’hiver est fini et que l’été approche à grands pas.Un petit thé pour se réchauffer et hop c’est reparti pour un tour!

C'est l'heure du casse-croûte!
On se dirige alors droit vers une zone à moins d’un kilomètre qui semble être ce que l’on cherchait. Une fois sur place, on ouvre grand les yeux et on profite de l’architecture surprenante et unique de blocs de glace bleue sculptés par le vent, posés de-ci de-là, on se demande parfois comment ils sont arrivés jusque-là, d’un mini chaos et de falaises grandioses.

Structures de glace
Cheval de glace
Poisson de glace
Vous vous demanderez peut-être pourquoi certaines falaises ou icebergs paraissent bleus… En voici la réponse. La glace subit d’énormes pressions depuis d’innombrables années. La compression élimine alors les bulles d’air emprisonnées et donc les surfaces réfléchissantes. Ainsi lorsque la lumière « blanche » du soleil vient frapper la face d’un iceberg ou d’une falaise, les longueurs d’onde de faible énergie (rouge, orange, jaune) sont rapidement absorbées alors que celles de plus haute énergie sont plus largement propagées et ont ainsi plus de chance d’être réfléchies par les rares bulles d’air encore présentes. C’est ce qui donne cette couleur bleue si particulière.

Dans le chaos
Roches suspendues
Falaise de glace
Puis, petit détour par Fram, que certains voulaient voir avant le retour sur base. Finalement, les efforts finissent par payer et après avoir sillonné la banquise à la recherche du 1er veau ces dernières semaines, c’est au détour d’un iceberg aux abords de Fram qu’on l’aperçoit enfin! Fraîchement arrivé, le nouveau-né prend doucement conscience et possession de son corps avec une mère qui veille au grain! Quelques photos, un thé ou une gorgée d’eau, et c’est un retour fastidieux qui s’annonce avec 8km de marche sur une banquise sans relief… Ce n’est pas tant la distance qui n’est au final pas très longue mais plutôt le fait de ne jamais voir la base au loin se rapprocher et grandir.

1er veau!!
Heureusement, un milk-shake nous attendait à l’arrivée, ce qui a motivé les troupes jusqu’au bout!


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jeudi 8 octobre 2015

Bière made in DDU


La dernière fournée vient de voir le jour!

Avec seulement 600 packs de 24 pour l’année et pour 24 personnes, le stock s’est vite amenuisé et il a bien fallu se lancer dans la fabrication de bière artisanale.

Je plaisante bien évidemment! Mais rien ne vaut une bonne bière made in DDU après de longs mois d’hivernage. C’est donc pour le plaisir des papilles et l’expérience que le premier brassin est né.
Tout d’abord, un grand merci à Ty’Clem, un campagnard de l’été dernier, qui m’a très généreusement laissé son kit de bière. Je ne pouvais qu’en faire bon usage!

Nettoyage des bouteilles
Une fois le protocole établi, somme toute assez simple, c’est avec une « blonde » que j’ai fait mes premières armes. La première étape, la plus importante, consiste à nettoyer à l’eau chaude et désinfecter tout le matériel, ce qui permet d’éliminer ou au moins de limiter les contaminations qui peuvent donner par la suite un mauvais gout à la bière.

Fût de 25L et son thermomètre
Puis, les différents éléments constituant la bière (houblon, malt, sucre…)sont ajoutés dans un fût de 25L et homogénéisés. Une fois la température idéale atteinte (entre 21 et 27°C), la levure est ajoutée et la première fermentation commence. Le taux d’alcool est censé être mesuré et contrôlé via un densimètre mais une erreur de manip a vu celui-ci brisé par terre avant même sa première utilisation. Du coup, aucune prise là-dessus mais le degré d’alcool devrait se situer autour de 5°. Le bulleur installé sur le haut du fût permet de connaître la fin de la première fermentation qui dure une dizaine de jour. En effet, les levures qui transforment les sucres en alcool vont dégager lors de ce processus du CO2 qui va s’échapper et créer ainsi un débit au niveau du bulleur. Une fois qu’il n’y a plus de bulles, les levures ont fini de manger! Et on peut ainsi passer à l’étape suivante, l’embouteillage.

Ajout de sucre
Mais avant de verser le précieux liquide dans les bouteilles, une nouvelle quantité de sucre (6 à 8g par litre) est ajoutée. Une fois la bouteille remplie et scellée, une seconde fermentation commence. Celle-ci dure également une dizaine de jours mais la bière n’atteindra son optimum qu’après une période d’environ 1 mois.
Voilà pour le processus de fabrication, il ne reste plus qu’à les consommer, sans modération bien sûr!

Le premier opus ayant été un franc succès, une seconde fournée d’ambrée a été réalisée. Elles sont encore en maturation mais seront bientôt dégustées.

Cave à bière
Petit plus, une super étiquette qui fait toute la différence!

Bière made in DDU