Le départ est
imminent!
Mais avant, je
voulais vous parler de ma dernière mission. Dans le cadre du programme DACOTA,
j’ai eu la chance de pouvoir prolonger mon séjour ici et d’aller travailler sur
un lieu d’exception, le glacier de l’Astrolabe.
Le glacier de l'astrolabe vue du ciel |
Ce glacier a la
particularité d’être facilement accessible, puisqu’il se situe à environ 5km de
la base Cap Prud’homme, qui se situe sur le continent et elle-même à 5km de la
base Dumont d’Urville. Afin d’étudier sa dynamique à partir de sa vitesse de
surface, 9 stations GPS ont été implantées en différents points stratégiques.
Le materiel arrive! |
Ces stations sont permanentes et restent donc sur place l’hiver. Ceci est une
contrainte de plus, puisqu’il va falloir qu’elles résistent à des températures
relativement basse, de l’ordre de -30°C, des vents catabatiques avec des
vitesses allant et dépassant parfois les 200km/h, ainsi qu’à des nuits
polaires. Le but étant d’obtenir des données sur l’année complète, les stations
sont équipées de panneau solaire qui permettent de recharger des batteries qui
elles, alimentent le module GPS donnant plusieurs fois par jour la position de
la station. Ce système a fait ses preuves, puisqu’il permet d’obtenir des
données fiables depuis plusieurs années, lesquelles ont permis de montrer que
ce glacier se déplace à une vitesse d’environ 400m/an. Pour comparaison, les
glaciers dans les Alpes se déplacent quant à eux à une vitesse de 50m/an en
moyenne.
Évidemment, une
maintenance est requise chaque année, pour vérifier l’état du matériel. Le
problème le plus courant et qui est dû à la fonte, est une chute partielle de
la station.
Penchée... |
D’autres problèmes comme l’enneigement, des pannes électriques, ou
de déchargement des batteries se rencontrent également.
Enneigée... |
Cette année,
nous avons eu au total une douzaine de sorties à effectuer pour réimplanter au
final 7 stations sur 9. Dans un premier temps, il faut récupérer le matériel en
place (batteries, panneaux solaires, poteaux…). Cette opération peut parfois
s’avérer très longue... Une fois le matériel récupéré et en fonction de son
état, il est réutilisé pour rééquiper une nouvelle station.
Pour implanter
une station, 3 trous sont réalisés à l’aide d’une tarière.
Le chef à la tarière |
Puis, il faut
équiper la station de ses différents éléments et consolider l’ensemble. Pour ce
faire, et en plus de la station elle-même, 4 haubans sont installés pour
rigidifier la structure et limiter une chute éventuelle due à la fonte
estivale. Ceux-ci sont réalisés à l’aide de corps morts enfouis à environ 80cm
de profondeur. Et pour pouvoir les mettre, il faut bien évidemment excaver un
gros paquet de glace à la tronçonneuse!
Moi à la tronçonneuse |
Une fois la
station en place, des visites régulières sont effectuées jusqu’en fin de saison
pour vérifier l’état des stations car c’est au début qu’elles sont le plus
fragile, et également vérifier le bon fonctionnement des GPS.
Marche encordée entre 2 stations |
La dernière
sortie a été faite hier pour une ultime récolte des données, et tout est en
ordre pour l’hiver approchant. Il ne me reste plus qu’à boucler mon sac et
profiter des derniers jours sur le continent blanc avant de profiter des
vacances en Tasmanie!
L'astrolabe dans toute sa splendeur |
Retour en France prévu pour fin mars :)